Rencontre avec Philippe Carrière, président de l’association Animagou

Préservation et promotion de la biodiversité sous-marine

Si le lac du Salagou est prisé, certains ont choisi de lui déclarer leur amour de façon très personnelle.

Philippe Carrière est de ceux-là. Personnalité incontournable du paysage local, présent au quotidien sur ce lac, il a fondé l’association Animagou qui œuvre au nettoyage des cours d’eau et à la préservation de la biodiversité sous-marine. Le lac du Salagou constitue un terrain de choix pour les opérations de l’association.

Vous intervenez pour nettoyer le lac du Salagou de manière régulière.

Philippe Carrière : Les animaux marins n’ont pas tous vocation à être péchés. Il y a une nécessité à préserver la faune sous-marine et la mettre en valeur. C’est pour ça que l’association Animagou existe.

Ce qu’il y a sous l’eau reste trop méconnu.

Quels sont vos moyens d’actions ?

On organise des conférences, des actions de terrain pour sensibiliser la population. Une exposition a eu lieu à la médiathèque de Paulhan par exemple. Et puis on organise des sorties, on nettoie, on ramasse et on diffuse le fruit de notre travail sur les réseaux sociaux avec un impact assez important.

Les berges sont entretenues par une équipe du Grand site (Croix rouge insertion NDLR), alors on va là où ils ne peuvent aller.

L’homme a un impact important sur la vie sous-marine…

Tout à fait. De deux manières principalement : on trouve sous l’eau des quantités importantes de déchets, parfois imposants, comme des pneus (de tracteurs). Nous en avons sorti plus d’une tonne et demi en deux ans. Nous avons d’ailleurs le projet de réaliser un petit film de l’impact des gens sur le lac, sous l’eau.

La 2e influence de l’homme, c’est son ignorance. Sur l’herbier, les écrevisses… L’herbier abrite la vie, les écrevisses, bien que classées comme nuisibles participent à la chaîne alimentaire de beaucoup de poissons et d’oiseaux. Sans elle, le lac serait peut-être moins riche.

Est-ce que vous vous faites aider ?

Animagou est une association qui ne demande pas de subvention pour conserver son indépendance. Mais on est en contact avec les élus. On sait qu’un équipement de plongée coûte cher. Le plus souvent, je plonge en apnée. C’est pourquoi on travaille à de l’action concrète. Et pour ça on a besoin d’adhérents motivés, disponibles pour s’investir. Nettoyer les berges de l’Hérault, ce n’est pas très gratifiant, mais le résultat se voit. Les montagnes de déchets sont incontestables.

Quels effets ont vos actions ?

Dans l’eau, rien ne pousse sur les pneus. Lorsqu’on les enlève, on voit l’année d’après, la nature sous-marine a repris ses droits. Je sais qu’en retirant du lac un vieux tuyau, on sauve la vie de certains poissons qui, ferrés, ont cassé la ligne de pêche qui s’est enroulée autour. C’est un travail qui n’est jamais terminé vous savez. On dit que ce qu’on jette dans les rivières finit dans la mer, c’est faux, des déchets restent dans les rivières, s’y accrochent.

Qu’est-ce qui vous pousse vers le lac particulièrement ?

Le lac du Salagou est l’un des plus beaux lacs au monde. À la base, je suis pêcheur et écologue. Le Salagou est un milieu idéal.

 

Pour adhérer à l’association :

Tout se passe sur la page Facebook de l’association. https://www.facebook.com/groups/471604660648597